Augusto Pinochet devient en 1974 le
"chef suprême de la nation ", après le coup d'état militaire du 11 septembre 1973. En 1975, l'ONU condamne la
torture au Chili par 95 voix (dont les USA et la France) ; en 1977, un référendum est organisé : 75,30 % des voix
appuie Pinochet dans sa défense de la dignité du Chili ( ? ) ; toujours en 1977, le Chili ayant été condamné pour
la quatrième fois pour violation des droits de l'Homme, Pinochet annonce un plébiscite contre " l'ingérence étrangère "
; le règne de Pinochet en tant que " Président " durera jusqu'en 1989,soit près de 15 ans.
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A la fin du mandat, un plébiscite
sur une candidature unique pour la succession sera organisé : les manifestations se succèdent pendant cette période
de " progrès " ( un peu d'humour tout de même ), comme cette grève générale en 84 qui coûta la vie à 8 personnes
ou la journée de défense de la vie de 85, marquée par 3 morts, etc. Plusieurs milliers de personnes disparaîtront
pendant le règne de Pinochet marqué par la torture et toutes sortes de violations des droits de l'Homme.
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Comme peuvent en témoigner les charniers
découverts au Chili en 1990, les disparus auraient bien et bel étaient assassinés. Surtout en 1988, après un plébiscite défavorable
au " gouvernement " Pinochet (54,71% de non)
non seulement le gouvernement sera démentellé par Augusto, mais les opposants capturés. Il ne cédera sa place de président
qu'en 1990 à Patricio Aylwin
(démocrate-chrétien) mais restera jusqu'en 1997 Commandant en chef des Armées. En 1991, le président Aylwin ferme la
colonie " Dignidad ", accusée d'être un camp de travail concentrationnaire où les tortures sont courantes.
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Bilan récent : 150 000 personnes ayant été arrêtées
depuis 1973, 10 000 opposants condamnés après le putsch, 50 000 exilés (premiers retours autorisés en 1984),
2 279 morts irréfutables depuis 1973 (640 non-prouvées) , établis par la Commission Vérité et Réconciliation (dont des
détenus politiques, des victimes d'agents d'Etat, victimes de la violence policière et même des particuliers).
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Il n'y a aucun doute qu'Augusto Pinochet
ait été à la tête d'un énorme trafic de drogue entre l'Amérique du Sud et l'Europe. C'est à cette conclusion que vient
d'aboutir l'hebdomadaire britannique The Observer au terme d'une longue enquête. La cocaïne arrivait en Europe à bord
d'avions chiliens le plus souvent via l'Espagne, pour être ensuite distribuée par un réseau directement contrôlé par
des fonctionnaires de la police secrète en poste aux ambassades chiliennes de Madrid et de Stockholm.
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L'ampleur du trafic a été impressionnant.
Uniquement entre 1986 et 1987 douze tonnes de drogue ont ainsi été importées en Europe. A l'époque la coke voyageait dans
des avions officiels du régime de Pinochet qui transportaient aussi des armes destinées à l'Iran et a l'Irak.
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Le 16 septembre 1998, alors qu’il se trouvait
à Londres pour des raisons médicales, le Général Pinochet est placé en état d’arrestation à la demande du juge espagnol
Baltazar Garzon qui a entamé une procédure d’extradition concernant les crimes commis par la junte chilienne à l’époque
où Pinochet était chef de l’état (1973-1990).
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Des avocats des différents partis de la coalition
parlementaire au pouvoir élaborent en commun des propositions de la loi réduisant le champ de l’amnistie qui protège les
militaires.
Baltazar Garzon a gagné au moins une bataille : la justice espagnole s’est déclarée compétente pour juger Augusto Pinochet.
Pinochet est accusé d’un véritable "génocide" en raison de détentions illégales suivies de cas d’assassinats ou de
disparitions.
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L'imunité parlementaire a été cassée par les lords
britanniques, après de nombreuses contreverses, à l'heure actuelle Pinochet est assigné à résidence jusqu'à l'ouverture de son procès
qui se déroulera en Espagne ; il écoule ses jours dans une petite bourgade au sud de Santiago.
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