Musulman sunnite, né le 28 avril 1937 à Tikrit
dans une famille paysanne, M. Saddam Hussein règne depuis plus de vingt ans sur l'Irak. Scolarisé tardivement, il s'inscrit
dans un lycée à Bagdad en 1955. Il s'y politise et adhère, en 1957, au parti Baas.
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Peu de temps après la révolution du 14 juillet 1958,
qui met fin à la monarchie, son parti passe dans l'opposition. En octobre 1959, il participe à une tentative d'assassinat avortée
contre le général Abdelkarim Kassem : blessé il doit s'enfuir, d'abord en Syrie, puis en
Égypte où il termine ses études secondaires. C'est là qu'il apprend le succès du coup d'état de février 1963, qui a renversé Kassem et auquel le Baas a participé. Il rejoint
donc Bagdad et s'intègre à la direction du parti. Mais le Baas est écarté du pouvoir en novembre 1963 : il plonge dans la clandestinité.
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Arrêté en octobre 1964, il passe deux années en prison. A sa sortie, il est élu
secrétaire général adjoint du parti. Mais ce sont les officiers baassites, et à leur tête M. Hassan Al Bakr, qui organisent le coup d'état
du 17 juillet 1968, puis éliminent le 30 juillet quelques uns de leurs alliés. A partir de cette date commence l'irrésistible ascension de
M. Saddam Hussein.
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En alliance avec le général Al-Bakr, il renforce l'aile politique du Baas -
dont l'influence est réduite - et réussit notamment la « baasisation » des forces armées : avant la fin 1970, 3 000 commissaires
politiques encadrent les officiers. En novembre 1969, il accède à la vice-présidence du Conseil de commandement de la révolution (CCR),
le véritable centre de pouvoir.
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Par l'élimination, y compris l'assassinat politique, de ses rivaux, le duo
Saddam Hussein-Hassan Al Bakr assure définitivement, son pouvoir à la fin de 1971. M. Saddam Hussein s'en affirme
le véritable homme fort et prend les grandes décisions, de la nationalisation du pétrole à l'attaque contre l'Iran,
puis à l'invasion du Koweït. La fonction d'Al Bakr était surtout d'assurer la loyauté d'un maximum d'officiers.
Petit à petit, il devient inutile : le 16 juillet 1979, il démissionne de la présidence de la République et du CCR,
immédiatement remplacé par M Saddam Hussein. Quelques jours plus tard, plusieurs hauts dirigeants passent en
jugement et sont exécutés pour « complot » et « complicité » avec la Syrie. A partir de 1979, M. Saddam Hussein
accélère la réorientation de l'Irak envers le camp modéré arabe et, après la mort de Sadate, la constitution d'un
axe Bagdad-Amman-Le Caire.
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La guerre irako-irannienne confirme une véritable militarisation du pays
rendue possible par la complaisance dont bénéficie M. Saddam Hussein à l'étranger, notamment en Occident - une complaisance que n'entamera pas l'utilisation par son armée
de gaz chimiques contre l'armée iranienne et contre les rebelles kurdes : n'est-il pas le meilleur rempart contre le « danger islamiste » ? La fin du conflit
, en 1988, avec ses centaines de milliers de victimes, laisse l'Irak exsangue et ruiné. Pour tenter de sortir de la crise, M. Saddam Hussein se lance à nouveau
dans l'aventure et envahit le Koweït le 2 août 1990. Incapable d'anticiper l'ampleur de la riposte américaine, il laissera échapper diverses occasion
de règlement pacifique de la crise du Golfe, qui se transformera en guerre et en défaite cuisante pour son pays. La passivité occidentale lui permet de
venir à bout des insurrections chiite et kurde du printemps 1991, et il réussit à consolider son pouvoir après une période de flottement.
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Il utilise de plus en plus les solidarités primaires, notamment tribales, pour survivre.
La défection de ses deux gendres, qui se réfugient en Jordanie le 8 août 1995, porte un coup dur au régime. Le retour négocié des deux frères en Irak
et leur assassinat, le 13 février 1996, jettent une lumière crue sur la brutalité des méthodes du dictateur. Des méthodes qui se perpétuent avec
l'assassinat en février 1999 de l'ayatollah Mohammed Sadek el Sadr, neveu du fondateur du parti Da'wa. Toute la politique de M. Saddam Hussein vise
à assurer la pérennité du régime, entraînant un climat de peur et de suspicion.
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À partir de 1994, Saddam Hussein cumulera aussi le poste de premier ministre. Il est d’ailleurs
également chef suprême des forces armées, secrétaire général du parti BAAS et est devenu président du Conseil de commandement de la Révolution.
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Saddam Hussein est aussi un culte. Des fresques et des statues le représentant sont peintes ici
et là dans le pays et un quartier de Bagdad lui rend hommage. C’est un véritable culte de la personnalité. Sa famille détient aussi le pouvoir. Ses deux
fils occupent en effet des postes d’importance au sein de l’état. Oudaï, 39 ans, est élu au parlement, contrôle l’information et commande la milice des
fedayin. Kusaï, 36 ans, commande pour sa part la garde républicaine et s’occupe des dossiers de sécurité sensibles.
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Une guerre est déclenchée suite à la mission de l'ONU en Irak qui avait pour
charge de désarmer l'Irak (résolution 1441, votée à la demande des américains et des britanniques).Le conseil de sécurité
de l'ONU n'a pas pu se mettre d'accord entre les partisans : de la paix (France, Russie, Chine), pour qui tous les
moyens pacifiques n'avaient pas encore été exploités, notamment donner encore du temps à la mission des inspecteurs ;
de la guerre (États-Unis, Royaume-Uni), pour qui l'Irak ne « jouait pas le jeu » et restait détenteur d'armes de
destruction massive. Étant donné les réticences de la Chine et le fait que la France et la Russie menaçaient
d'utiliser son droit de véto pour empêcher une approbation à l'ONU de la guerre contre l'Irak, et la probabilité de
refus de la majorité des autres pays votant, les États-Unis et le Royaume-Uni ont décidé d'attaquer l'Irak
sans l'aval de l'ONU.
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La traque aura duré huit mois : l'armée américaine pourchassait l'ancien dictateur depuis la chute du régime en avril dernier. L'ancien dictateur irakien a été capturé samedi soir à Al-Daour, un village près de Tikrit, sa ville natale et fief politique au nord de Bagdad.
Saddam Hussein était en train de dormir dans une cave lorque les forces spéciales américaines et des peshmergas kurdes l'ont capturé. Il n'a opposé aucune résitance.
Des analyses ADN ont confirmé qu'il s'agit bien du président déchu et non pas d'un sosie.
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